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Jours dans le pays : jours

Km dans le pays : km

 

 

Le 8 novembre, nous passons au Kenya.
Bonne surprise, les visas ont baissé : 25$ par adulte et gratuit pour les enfants. Par contre la taxe pour les voitures est assez chère : 40$ par mois pour les moteurs supérieurs à 2 000cc, renouvelable deux fois.
Les douaniers s'assurent que nous avons bien une assurance valide pour le Kenya. Nous leur montrons notre belle carte jaune : ça marche.
Pour le carnet de passage en douane, nous essayons de faire tamponner le nouveau qui prend effet le 19 novembre, histoire de s'éviter des démarches administratives à Nairobi mais ça ne marche pas. Il nous tamponne le vieux.
C'est dimanche, le poste frontière est petit, on est seul, les formalités se passent bien et vite.

Nous traçons donc vers Nairobi entre Amboseli et Tsavo via une piste assez défoncée. Au bout d'une quarantaine de km, surprise la piste se transforme en un joli tarmac made in china. Nous ne voyons pas beaucoup d'animaux, juste quelques zèbres qui mangent au milieu de troupeaux de vaches...
Nous décidons d'aller au Jungle Junction qui est the campsite des overlanders à Nairobi. Bon, on arrive dans la ville par le coté opposé mais c'est dimanche ( on est entré dans pas mal de capitales le dimanche, ça aide...) et nous avons le T4A routable. Donc on suit les indications de la dame cachée dans l'ordi qui nous guide dans Nairobi.
Nous arrivons à la nuit tombée au JJ. Deux véhicules sont là est une douzaine de bikers. L'endroit est réputé chez les bikers car Chris le proprio a un garage moto dans le campsite/backpacker.
Une des deux voitures est un land et à bien regarder, il ressemble plutôt à un santana (vieux modèles). On se gare, tout le monde arrive autour du véhicule et un couple nous dit, en anglais "on vous connait, on se demandait si finalement on allait vous rencontrer", je lui réponds en espagnol, "nous aussi on vous connait, ça fait un moment qu'on vous cherche".
Il répond, "????", puis, " puta madre, y a demas hablas espanol".
Ca fait près de 5 mois qu'on nous parle d'un couple d'espagnol dans un santana qui tourne en Afrique dans le même sens que nous, Buba et Seina. Un coup ils étaient devant nous, un coup derrière. Et parfois, on s'est loupé de peu car en A du S, ils sont allés dans le même garage que nous, là où nous avons trouvé le gourou des lands qui nous a soudé le chassis. Nous avons repris notre véhicule un jeudi aprem, eux ont laissé le leur, le lendemain matin...

On installe rapidement le vésicule, une binouze pour dépoussierer la gorge et on chache.
Ils montent, biensur vers l'Ethiopie mais voudraient prendre la route est du lac Turkana plutôt que de passer par Moyale. Nous aussi, ça tombe bien car il vaut mieux être deux véhicules pour prendre cet itinéraire, surtout s'il pleut... et ça risque d'être le cas.
En fait sur cette route, on ne gagne rien en temps, ni en confort mais c'est plus joli.
Ils avaient prévu d'aller à l'ambassade d'éthiopie le lendemain pour faire les visas et le surlendemain à celle du Soudan. Ok, on va faire les notres avec eux, on partagera le taxi.

Visa éthiopien : 1 660 K sh / pers, 1 photo / pers, 2 photocopies d'une page intérieure du carnet de passage en douane et présentation de l'original, 2 photocopies du permis de conduire international et présentation ...
Le visa est fait dans la matinée. Par contre le paiement se fait dans une banque par virement sur leur compte. On revient avec le reçu et ils font les visas. Pas de soucis.
Une photocop du CPD et du permis nous sont remises avec un tampon de l'ambassade. On devra les présenter en entrant en Ethiopie.

Visa Soudan : 4 000 K sh / pers, 2 photos / pers, une lettre d'introduction de l'ambassade.
Tout est déposé en matinée et récupéré le lendemain à partir de 14h00.
Le hic, et pas des moindres, c'est la lettre d'introduction. A notre connaissance toutes les ambassades acceptent de faire cette lettre, sauf l'ambassade de France...
Zitoun', un biker français installé au JJ, a essayé en vain. Il a fini par bien s'engeuler avec les gars de l'ambassade, nada.
Pas la peine de perdre du temps, nous avons écrit nous même la lettre, nous présentant, expliquant pourquoi nous voulions aller au Soudan etc. Nous nous sommes inspirés d'un modèle trouvé sur internet remodelé façon 4O. Du coup les espagnols ont fait de même.
Le lendemain, au guichet de l' ambassade soudanaise, nous avons eu droit à une remarque concernant notre lettre qui n'était pas écrite par le consul français. Nous avons fait les nigauds (ça, on sait faire...) en disant que toutes les infos étaient présentes et que ça devrait le faire. Ils nous ont pris toutes les pièces en nous disant que ce n'était pas sûr que nous ayons nos visas.
Le lendemain, une petite boule dans le ventre nous sommes revenus et, et, et nous avions nos visas. Youpi !

Trois jours, deux visas. Ca roule.
Bon, maintenant place à la mécanique.

Au JJ (Je précise pour certains, JJ veut dire Jungle Junction et non Jardin Japonais), plusieurs formules : on peut faire sa propre mécanique à condition de se garer sur le gravier, pas sur la pelouse; on peut la faire avec l'aide d'un mécano et bénificier des outils du garage ou on peut la faire faire par Chris et ses mécanos.
Nous choisissons la formule perso avec aide pour pouvoir utiliser notament la presse et d'autres outils, cela revient à 1 500 Ksh / jour.
Au programme, changement : de tous les silent blocks des tirants de ponts, des plaquettes de freins et de 4 amortos sur 8. En fait de 4 sur 6. Car nous enlevons les supplémentaires à l'avant. Ca fait deux fois qu'un support bas casse... et cette fois il a pété le support de ressort.
Pas très beau tout ça. Mais on décide de le ressouder façon façon plutôt que de le changer car c'est un vrai bazar et on ne peut pas le faire au JJ. Ca tiendra bien jusqu'à Toulouse ! pas vrai ?
Romano, l'espagnol (Bouba est son surnom) reste un jour de plus pour m'aider sur le pont avant. On est pas trop de deux. Zitoun' m'aidera quand Romano partira. On se tape 3 jours pleins de méca sur le gros gravier. Résultat : tout est fait, du cambouis sous les ongles et le dos en compote.
Les schtroumpfs de leur coté avancent bien, sous contrôle maternel, leurs cours et leurs éval. On veut faire un envoi depuis Nairobi parcequ'après ...?

Les espagnols vont faire un tour de quelques jours et reviendront pour préparer notre expé.

Entre temps il s'est passé pas mal de trucs.
Dans le désordre.

Un soir un toy arrive avec pas mal de stickers sur la carrosserie dont notament un gros " =16". Hugo et Jo courent m'annoncer que des frenchies sont là avec le fameux sticker.
Bruno et ... zut j'ai oublié ton prénom, désolé, marie quelque chose, crois-je. Ils sont en fait des pots de Patrick( voir liens). Ils ont fait l'Africatrack avec lui mais ont oublié de rentrer avec la voiture. Ils l'ont laissé sur le Kenya et là c'est la douzième fois qu'ils reviennent explorer l'est de l'Afrique.
Comme de bien entendu on papote et ils appellent Patrick sur son portable, histoire de lui faire une surprise. Petit monde...

On en profite également pour passer un coup de fil à Leshan. C'est un guide masai. Jordi, à Villassar (c'était l'histoire du premier embrayage en Espagne) nous avait donné ses coordonnées. On l'appelle, histoire de prendre contact.
Il est super content de nous parler et vient dans la foulée nous voir au JJ. Surprenant, notre guerrier massai a fait pas mal d'études et est parti quelques années à Barcelone pour apprendre l'espagnol. Il le parle super bien et taquine également le catalan.
On papote toute l'aprem, biensur les copains espagnols se joignent à nous. Eux qui se plaignaient de ne pas avoir beaucoup parler leur langue pendant le voyage sont servis à Nairobi.
Leshan nous invite le soir même, toute la bande, à manger dans un resto africain et après à aller voir de la musique live au centre ville. Il a sa propre agence de tourisme et vient nous prendre tous dans une fourgonette pour balader les touristes. On en profite pour faire une photo de groupe et l'envoyer à Jordi.
Quel type ce Leshan ! On a maintenant un frère masai.

Ensuite ou plutôt pendant on rencontre Zitoun', un français motard qui travaille à la CAN (là où travaille Guytou...). Il a fait un chantier à St Hélène en amenant dans ces bagages, comme tout bon motard, son transalp. Il a passé un bon moment à retaper sa moto en AS et maintenant remonte par l'est. Zitoun' doit être le frère jumeau de Yan. Sa moto est bardée d'invention maison et est prète à tourner dans Mad Max 5. Nous passons de bons moments ensemble. Zitoun' a également un sixième sens pour dénicher des bouteilles de pastis dans Nairobi...

Le JJ est vraiment le point de halte stratégique pour ceux qui montent et ceux qui descendent. On croise plein d'équipages que l'on avait vu dans d'autres pays (grosses séances d'acolades et de bisoux) et d'autres nouveaux. Lorsqu'on arrive il y a une majorité de motards et au bout de quelques jours la tendance s'inverse, les 4 roues reprennent le dessus. L'ambiance est amicale et un esprit d'entraide est omniprésent.
Pour preuve nous avons consolé gracement Omar, un motard égyptien coincé au JJ car l'Ethiopie ne veut pas lui faire de visa, lorsque son équipe a perdu la qualif de la coupe du monde à Kartoun...

Parmis les équipages qui sont là deux viennent d'Ouganda. Sur ces 4 personnes, l'anophèle semble avoir fait un sans faute car au bout de peu de temps au JJ les 4 sont en crise de palu.
On s'inquiète régulièrement de leur santé et allons les voir dès qu'ils sortent le nez de leur tente. Quand nous partons, deux s'en sont remis et les deux autres rament encore.

Nous prenons le temps d'aller voir le girafe center où on peut leur donner à manger. C'était une halte obligatoire pour Clo et Jo. On s'est bien amusé à caresser ces grands machins qui nous ont tapissé de bave jusqu'au nez.
On est allé également au musée. Un peu cher mais très bien. Et au serpentarium, un peu cher et pas top...

Des plans s'échafaudent pour la remontée. Nous partirons avec Romano et Almo (Seina est son surnom...). Zitoun' est aussi de l'expé mais au dernier moment son embrayage fait des siennes et il doit commander des pièces en France et attendre. Omar, lui est dépendant du visa. Finalement il part en avion en Egypte pour essayer de le faire là bas. Les deux essaieront de nous rejoindre plus loin. Jonas et Xénia, des suisses qui avaient déjà fait un bon bout de chemin avec les espagnols entre le Gabon et la Namibie vont nous rejoindre.
Nous partons donc devant. Nous descendons dans la rift valley par une petite route et arrivons au Thomson falls où nous passons la nuit. Le lendemain nous atteignons Maralal par la piste de Gilgil, chemin que nous a conseillé Leshan. Nous descendons au campsite Yare.
Nous y attendrons Jonas et Xénia qui auront un peu de retard sur le timing prévu car Xénia a attrapé le palu... Lors de notre attente nous faisons la connaissance de Pietri, forgeron musicien qui travaille et vit quelques jours par semaine dans le campsite. C'est aussi un très bon copain de Leshan. Lorsque nous lui disons que nous le connaissons, il l'appelle au téléphone pour lui faire une surprise. Leshan nous ouvre encore des portes, à distance. Tout le monde est encore plus attentatif à nous dès que le bruit court que nous sommes pots avec le guerrier Massai.

Au campsite arrivent un couple d'italiens, Adriano et Electra. Ils remontent vers l'Ethiopie et voudraient bien passer par le lac Turkana bien qu'ils n'aient pas fait les formalités à Nairobi comme nous.
Précision : A Illeret, il n'y a pas de poste frontière. Il faut donc tamponer les passeports et le carnet de passage à Nairobi avant de partir. Toutes les infos peuvent être trouvées au JJ, nous les avons même mises à jours.
Ils se joignent donc à nous. Nous partons donc à 4 véhicules et 10 personnes. A Maralal nous remplissons les réservoirs et les jerrycans de GO et tout ce que l'on peut d'eau.
Et nous voilà partis pour ce qui va être 12 jours d'une sacré aventure...
Première destination Loyangalany que nous atteindrons en deux jours avec une pose à South Horr.
Nous nous arretons au Lekuka campsite où, très contents le gars en charge et le gardien, armé de sa lance nous font un énorme feu. Bonne idée car à 7h00 du soir, il fait encore 34°C...
On organise les 4 voitures, ce qui nous prend un peu de temps mais au bout de 12 jours on fera ça en 2 mn, les yeux fermés.

Le paysage est splendide et alors que nous sommes dans un désert minéral apparait soudain le lac de jade. Splendide.
A Loyangalany, on y reste deux jours. La maman et les soeurs de Leshan vivent là et nous les rencontrons. Nous descendons dans un campsite qui nous donnera du fil à retordre au moment de partir. Le prix est bas et nous négocions l'accès à la piscine avec le prix. En fait de piscine, il s'agit plutôt d'un bassin à eau verdatre mais vu la température ambiante, il est le bien venu. Donc au moment de partir nous voyons deux personnes arrivées pour prélever une taxe de séjour dans la région dont le manager du campsite nous avait aucune parlé et qui biensur n'était pas incluse dans le prix. Une grande conversation s'engage, le manager fait preuve d'une mauvaise foi exemplaire. La veille nous avions déjà rencontré deux soeurs de Leshan et avions fait quelques échangent de présents et le matin du départ Mama Leshan vient nous dire au revoir. Biensur les collecteurs de taxes connaissent Leshan (ils sont peut être même un peu de la même famille...pas tout bien compris...), nous avons donc droit à une écoute différente de leur part. Nous leur proposons donc d'aller à la police et de porter plainte contre le manager qui se fout de la gueule de ses clients et des préleveurs de taxes de l'état.
Nous passons un 1/4 d'heure avec les policiers et au bout d'une longue conversation très diplomate, ils nous souhaitent un bon safari et se chargent de récupérer les taxes au près du manager.

Nous voilà partis par une piste qui longe le lac. Nous prenons avec nous deux étudiants qui rentrent sur Illeret et qui nous aident bien à trouver le début de la piste. Nous avançons dans un désert ponctué par de petites oasis. Nous voyons beaucoup de villages turkanais. L'environnement est très dur. Il fait très chaud et l'eau du lac n'est pas potable. Leur seules ressources proviennent de leurs troupeaux qu'ils gardent, kalashnikov à l'épaule...
Nous arrivons à l'entrée d'un park où on nous demande d'attendre dans un coin car un ministre est présent et nous devons attendre son départ.
En fait nous avons un peu moins de 10 km à faire dans le park pour rejoindre une route qui le contourne. Les rangers sont d'accord si nous payons l'entrée du park, soit 20$ par personne. Nous palabrons mais en vain...
Nous dormons au gate et verrons bien demain. Nous installons le camp rapidement. On commence à être rodés.

Le lendemain nous décidons de ne pas payer et de passer par North Horr pour ratrapper la route vers Derati. En chemin, nous tentons de trouver un raccourci entre la piste sur laquelle nous sommes et celles qui fait North Horr - Derati. Nous prenons, au début une piste +/- existante, jusqu'à un village et après... c'est du hors piste. Nous nous arrétons le temps de laisser passer une tempête de sable et nous traçons au pif, en suivant de temps en temps des chemins de dromadaires et en visant l'autre piste au plus court. Nous traversons des champs de pierres, quelques dunes et pas mal de lits de rivière secs. Certains sont bien pourvus en sable, type sable mou. Sur la fin de journée nous devons en traverser un joli, pourvu de plusieurs bras bien encaissés. Nous faisons un chemin de plaques à sable, histoire d'aider lors de la remontée de l'autre coté. Ca marche pas trop mal mais tout n'est pas fini. Un peu plus loin nous nous plantons à tour de role. Le treuil est à l'honneur et nous nous retrouvons tous sur un sol porteur. Quelques embrayages sentent le chaud... Ca sera bien pour aujourd'hui. Nous bivouaquons là, on verra bien demain. Quelques chacals nous regardent nous installer. La sauce pour les pates est déjà dans la poele. Le ciel étoilé est magnifique.
Le lendemain, il ne nous reste plus grand chose à parcourir pour rejoindre la piste mais la végétation est de plus en plus dense ainsi que les champs de pierres. Bilan: pas mal de jardinage, de demi tours, de temps passé perché sur le 4x4 à trouver un chemin et finalement, la piste. Sacré raccourci où on s'est bien amusé... mais ce n'est pas fini...

Nous prenons donc la piste vers Derati, direction O-NO vers ces gros nuages sombres qui crachent des rideaux de pluies. Il ne pleut toujours pas sur nous mais nous roulons peu à peu sur une piste qui devient de plus en plus grasse. Les passages boueux se font de plus en plus longs et de plus en plus profonds. Dans les endroits critiques, gorgés d'eau, il y a souvent deux ou trois possibilités de passage ... il ne faut pas se tromper car souvent dans le lot, il y a un ou deux pièges. Des fois il vaut mieux rester dans la trace, d'autres il vaut mieux en sortir. Gouloum ouvre la route et ce couillon, dans un passage à la c.., fait le mauvais choix. Sous l'eau se prélassait un gros trou bien vaseux. Le pont avant, rebondit et passe le piège. Le pont arrière se tanque et Gouloum se retrouve, chassis posé dans la gadoue. Pendant que l'heureux propriétaire de Gouloum se débat dans la boue pour le libérer un tant soit peu, les autres consolident un autre passage à renfort de branches et de pierres. Jonas passe avec son toy et parvient à se placer pas trop loin de nous. Il fera un bon point d'accroche pour le treuil. Une fois libérés, on s'occupe du Santana qui lui n'est pas passé... Adriano le tire avec son treuil. Le temps de nettoyer un peu le matos et on repart. Tout le monde garde à portée de main, les sangles, plaques et autres manilles.
Milieu de journée nous atteignons le sommet d'une colline et en contre bas nous appercevons un espèce de oued de 1 km de large, plein d'eau... Il est grand temps de se restaurer, d'observer et de réfléchir...
Les gros nuages noirs arrivent et il commence à pleuvoir. Il faut bouger. Depuis notre point d'observation, nous décidons de passer largement à gauche des traces et de retrouver la piste quelque par en face. A gauche la couleur du sol est plus claire et parait moins gorgé d'eau.
Gouloum s'élance, toujours en tête. Prise de vitesse. Ca passe. Le sol est de plus en plus gluant. Ca passe toujours. Vers la fin de l'oued des taches sombres apparaissent, aille. Gauche? Droite? Tout droit? Plaf, plouf, tanqué. Petit appel au talky : "passez 100 m à notre droite" et hop les autres sont devant nous. Nous avons trois points d'accroche pour le treuil... l'ambaras du choix...

On va la faire courte... on s'y est mis encore une fois plus loin. Ce coup là, il fallait rester dans la trace, on était à coté... on a sombré par le nez... Adriano qui était parti dans nos traces nous a sorti de là.
Ensuite nous avons attaqué les collines, toujours sous la pluie. La piste est devenue rocailleuse et s'est transformée en torent de flotte qui dévalait la pente.
Finalement, finalement, nous atteignons Derati où il n'y a qu'un poste de police. Les policiers nous accueillent en rigolant, voyant l'état de nos voitures et de nos habits. Nous passons la nuit là. Nous improvisons une nouvelle disposition de bivouac pour nous assurer la plus grande surface au sec à grand coup de auvent, toiles, cordes et sandows.

Le lendemain, nous atteignons Illeret sans soucis, nous passons la nuit encore une fois chez les flics. Nous arrivons tôt, nous nous reposons un peu. Le jour suivant, enfin nous passons en Ethiopie. 4 cabanes, plein de gars en jupe, un avec une kalachnikov, ça doit être le flic. Effectivement, il veut voir nos passeport. Il ne semble pas savoir lire. Il regarde nos passeports dans tous les sens cherchant nos visas, s'attarde longuement sur celui du Zimbabwe, "ok, c'est bon". Nous montons dans les voitures et direction nord.

On n'a pas fait deux bornes, qu'une voiture nous rattrape et nous demande de faire demi tour. Voiture banalisée, gars en jupe, kalachnikov, nous obtempérons. Ceux sont des gars du ministère de la santé... la zone est bouclée pour cause de choléra... on ne peut pas passer...
Nous rencontrons un responsable, discutons, niet, on ne peut pas passer. Le responsable coupe court à la conversation et nous ordonne de repartir vers le Kénya et de passer par Moyale. Il laisse un planton avec une jupe et une kalachnikov près de nous pour s'assurer que nous faisons bien demi tour.
Nous organisons une réunion de crise. Bon et ben, on fait demi tour.
Retour à Illeret. Nous stoppons à la mission catho tenu par un allemand pour nous ravitailler en eau. Nous pouvons prendre autant que nous voulons d'eau du lac, non potable et non filtrable et un peu de leur réserve d'eau de pluie, filtrable. Nous étudions les cartes avec le missionaire qui nous indique les pistes à prendre ou ne pas prendre en cas de pluie pour rejoindre Moyale en évitant Marsabit.
On repasse par Derati, on reprend la piste boueuse mais qui a séché depuis deux jours. Elle est toujours boueuse mais pratiquable, elle nous dirige vers North Horr.
Chemin faisant, le santana perd les fixations des lames de la roue arrière droite. Les U bolts arrachés. Et en passant le tuyau de frein a été sectionné. Bel endroit pour faire un bivouac. On change les fixations jusqu'à la nuit tombée, histoire de sortir la voiture de la piste. Les freins, on verra demain.
On est le 1ier décembre, c'est l'annif de Almo. Electra et les schtroumphs organisent un gateau et un petit cadeau, quatre bougies, une bouteille de vin et happy birthday.
C'est également notre anniversaire car cela fait tout juste un an que nous sommes partis... déjà un an...pffffffff.
Première heure, on est sous le santana pour s'occuper des freins. Le collecteur (ou distributeur, ou répartisseur...?, le bazar en T qui répartit le freinage entre les deux roues) arrière fuit. Merde. Mais nous avions gardé le bouchon et les rondelles en cuivre que nous avait improvisé un allemand au Bénin quand nous avions eu un pb de frein ('y en a qui suivent?) pour freiner sur trois roues. Donc on bouche et on verra plus tard. Par contre alors que nous étions sous le véhicule nous nous appercevons qu'un boulon des jumelles des lames opposées est cassé. Re merde, Roman n'a pas de rechange... On cherche de partout, je trouve dans les quelques kg de merdouille qu'on trimballe des boulons de 12, assez longs (les originaux font 14). On fait la bricole et doucemanette on atteind North Horr.
On va à la mission catho, tenue également par un allemand qui possède un garage. On trouve finalement un boulon de 14 qui fera l'affaire. On achète du GO à la mission car nos réserves baissent malgrè les 200 l que chaque véhicule avait en quittant Maralal. Nous bivouaquons dans la rue et nous avons accès à un toilette et une douche de la mission. Une douche? C'est quoi? Comment ça fonctionne? Bien longtemps qu'on n'en avait pas vu une...
Le vent se lève dans la nuit et le matin nous avons droit à une petite tempète de sable. Super. Nous devons trouver la piste dans la tempète et les petites dunes qui maintenant la traversent. On treuillera un coup, histoire de ne pas perdre la main. Le toy nous fera une belle figure en arrivant un peu fort sur une dune et on sort du cordon pour attaquer de la montagne. Encore une belle journée et de beaux paysages. On sort du désert pour monter à 1600 m. Paysages verts, troupeaux bien gras, fraicheur. Et hop, redescente vers le sec et les épines de l'autre coté. On sort un peu de la piste et nous faisons notre dernier bivouac au Kénya.
Le lendemain, nous atteignons la plaine, nous retrouvons la boue (en fait c'est l'eau qui provient des montagnes éthiopiennes) et la piste Marsabit - Moyale que nous récupérons à Turbi. C'est une piste merdique mais qui se bonifie avec la boue car la tôle ondulée est moins anguleuse...
Cependant, le santana n'apprécie pas et une plaque d'une jumelle casse, ainsi qu'un boulon... zut. Pas de plaque de rechange. On cherche. Il nous faut quelque chose de costaud avec deux trous et un entre axe de 10 cm. Tient, la plaque de la boule de remorquage, c'est costaud ça. Ca a deux trous mais un entre axe de 9 cm. Bof, avec deux boulons de 12, ça devrait faire l'affaire, on devrait avoir un peu de jeu pour mettre tout ça en place.
Et voilà reparti le santana, réparé façon façon.
Instopables ces land rover, pas vrai Patrick ?
Dans la foulée, nous parvenons à Moyale et traversons la frontière juste avant la fermeture. Les douaniers kényans ont un peu de mal à comprendre que nous ayons déjà nos tampons de sortie mais voyant vite que cela leur procure moins de boulot, ils nous disent bye bye et nous passons en Ethiopie, fatigués mais contents d'être arrivés au bout.

Belle balade, belle aventure. 12 jours, 1300 km de pistes variées, il ne nous manquait que la neige... A quatre voiture, c'était l'idéal. Il en restait toujours une en bonne position pour aider. Des paysages sublimes. Des bivouacs tout aussi sublimes. Et une superbe ambiance même dans les coups durs. Et pour les schtroumpfs, 15 jours de vacances... Je pense que tout le monde se rapellera de cette petite promenade et la placera certainement dans le top 10 des meilleurs moments du voyage.


Quelque part, c'est ce que nous sommes venu chercher...

On rejoint la route de Mombassa, c'est vert.

Point rouge dans la savane,
un massai.

Ce soir Leshan nous sort .

 

 

 

 

Encore pantés...

...............

Case.

 

Qui dit mieux?

 

 

 

 

Climat :On a eu droit à tout. Froid, pluie, chaleur, vent...

 

Internet : gratuit au JJ
Gasoil : 72 - 110 sh K / l
Camping : 300 - 600 sh K/pers


Frontière : Ils ont baissé les prix des visas

 

Internet :ok

 

 

 

Santé : Ca baigne.

 

Mécanique : Support de ressort arraché par la casse du support d'amorto. Pneus arrières détruits... Un pet sur le toit de la cellule infligé par un palmier agressif.


   
   

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